Pensionnat Michinosekai
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 Une place animée

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Wilwarin Elessarion

Wilwarin Elessarion


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MessageSujet: Une place animée   Une place animée Icon_minitimeJeu 14 Avr - 0:47

Cela faisait maintenant une heure que Wilwarin regardait la foule depuis le toit d’une maison où il était monté. Il commençait à s’ennuyer ferme. Il n’aurait jamais pensé qu’il y aurait si peu de gens intéressants en ce jour de grand marché. L’avenue Travesia offrait pourtant nombres de possibilités. Les récoltes étaient moins alléchantes que celles que l’on pouvait faire dans la rue Traes mais tout de même. Cependant son choix était restreint. La milice était sur le qui-vive dans le quartier des joailliers et les marchands aussi depuis un certain temps. C’est vrai qu’il s’était beaucoup promené ces derniers jours dans la petite rue sombre. Il avait peut-être un peu trop abusé. Ba ! Cela ne faisait rien, il attendrait, il avait l’habitude.

Soudain : là ! Il venait de trouver sa proie ! Un gros et gras marchand dont les habits chatoyants et les innombrables bagues à ses doigts témoignaient de l’opulence dans laquelle il vivait. L’homme essayait de se frayer un passage à travers la foule bruyante et diversifiée de l’avenue, tentant de faire passer son gros ventre là où il ne pouvait pas passer. Excédé il aboya un ordre et soudain quatre armoires à glaces apparurent et dégagèrent un chemin, bousculant avec force les passants qui s’y trouvaient.

Wil serra les poings. Il détestait ce genre de personne qui croyait que tout leur était dû du seul fait de leur richesse. Se laissant glisser du toit, il atterrit en douceur dans l’ombre d’un étal, silencieux, indétectable, ombre parmi les ombres. Puis, il se fondit dans la foule, suivant son cours, ne faisant qu’un avec elle. Il n’était plus Wilwarin Elessarion, il était cet homme aux habits sombres, portant une caisse remplie de bouteilles de vins, ou cette femme, aux vêtements colorés tenant par la main deux jeunes enfants rieurs. Il était ces enfants et aussi ce vieillard, assis sur un tabouret devant sa maison. Il était ce chien et ce rat, invisibles mais pourtant présents. Il était mouvement et immobilité. Il n’était plus unité mais multitude.

Il se coula agilement dans ce flux, suivant son mouvement sans essayer d’aller à son encontre, comprenant son fonctionnement et ses lois. Le marchand et ses quatre gardes du corps perturbaient cette harmonie et tout le monde les remarquaient.


* Pitoyable… *

Wilwarin soupira tout en évitant souplement un homme qui lui fonçait dessus d’une légère rotation du buste et du bassin. Deux choix s’offraient à lui : il pouvait soit être semblable à l’ombre et disparaitre tel un rêve au réveil ou alors se donner en spectacle, pour ainsi dire, et avoir le plaisir de semer les pauvres et stupides gardes qui se lanceraient à sa poursuite. Dur choix. Cependant la prudence lui conseillait de ne pas trop provoquer les hommes en armures qui surveillaient nuit et jour la ville, pas qu’il en ait peur, bien au contraire, simplement il ne voulait pas les avoir dans les pattes lorsqu’il allait faire ses courses, comme aujourd’hui par exemple.

Tout en réfléchissant, Wil continuait à progresser habilement dans la marée humaine qui se pressait contre les différents étals colorés d’où des odeurs diverses et variées s’échappaient. Soudain, un mouvement anormal attira son attention. Le gros marchand n’en était pas la cause car cela venait d’un peu plus loin sur sa gauche. Quelque chose ou quelqu’un perturbait cet équilibre si fragile qui régissait chaque foule. Une sorte d’aura émanait de quelqu’un. Le jeune homme pouvait la sentir. Celle-ci affectait chaque personne qui y était confrontée, amenant une perturbation dans l’équilibre tout entier de cette masse grouillante. Ce phénomène était indécelable mais lui, le ressentait. Il avait appris à décrypter et à analyser chaque chose, chaque évènements, chaque murmure, et il avait appris à en trouver la cause. Cherchant d’où pouvait provenir ce phénomène, il finit par croiser un regard, ou plutôt deux paupières plissées et quasiment closes. Cela aurait pu paraître anodin, fortuit. Il aurait pu penser qu’il se faisait des idées. Cependant son instinct lui soufflait qu’il n’en était rien, ce n’était pas un hasard, cela avait été voulu. Cette personne l’avait repéré et s’amusait à le suivre, le défiant presque.

Décidant de relever le défi qui lui était proposé, il plia sa jambe droite et d’une formidable détente sauta en l’air pour retomber juste devant le marchand, deux mètres plus loin après une pirouette. Il s’était débrouillé de façon à ce qu’il atterrisse face à face avec l’homme, qui était désormais par terre, tombé sous la surprise. Sa capuche lui masquait tout le haut du visage et seule sa bouche n’était pas dans le noir. Cette dernière affichait un sourire moqueur. La foule s’était figée autour d’eux, plus à cause du marchand qui venait de tomber par terre et de ses gardes qui essayaient de le relever qu’à cause de la pirouette de Wil. Lorsqu’enfin le marchand eu fini de s’emmêler les bras et les jambes dans ses capes et autres morceaux de tissus faisant partie de ses habits mais qui semblaient être là plus pour gêné que pour autre chose et qu’il se fut relevé, le jeune homme le salua d’une manière grotesque, se moquant ouvertement de lui. Sa victime était rouge de colère, ou de honte et cela agrandit le sourire du voleur.


- Bien le bonjour monseigneur, fit-il avant que l’autre n’ait eu le temps d’ouvrir la bouche. Je suis venu vous voler votre bourse.
- Espèce de jeune insolent, tu vas plutôt tâter de mon fouet !

Agacé, Wilwarin décida de clore ici cette discussion. Il n’aimait pas parler surtout lorsque cela était inutile. D’un geste souple et fluide, il fondit sur le marchand qui n’eut même pas le temps de reculer, et attrapa la bourse en cuir qui pendait à la ceinture de ce dernier.

- Au voleur ! Ce mit à beugler l’homme, gesticulant dans tous les sens. Attrapez-le bande d’abrutis ! ordonna-t-il enfin à ses gardes du corps qui n’avaient pas encore bougé.

Une fois l’ordre lancé Wil se retrouva soudainement encerclé. Il n’avait pas peur, ces gars étaient des imbéciles. La seule personne qui l’intéressait se trouvait un peu plus loin. D’un coup d’œil il s’assura qu’elle était toujours là : il aurait été dommage qu’elle s’en aille, il aurait dû lui courir après sinon. Revenant à sa situation il jaugea rapidement du regard les quatre hommes qui l’entouraient puis sauta en l’air comme si la gravité n’avait aucun effet sur lui et retomba sur le dos d’un garde qui s’effondra réfutant ainsi l’hypothèse. Wilwarin n’était déjà plus là. Se servant du garde comme appui, il s’était propulsé par-dessus les badauds et avait atterri un peu plus loin au milieu de la foule.

Se servant d’un groupe de gens qui passait, il disparut du champ de vision de ses poursuivants. Il profita des quelques secondes qui lui étaient données pour s’approcher des étals des marchands et se glissa dans une ombre, disparaissant complètement. Pour tous c’était comme s’il venait de s’évaporer. Il était désormais au-dessus d’eux, sur le toit plat d’une maison, contemplant les gardes du corps qui tentaient de le retrouver dans la masse humaine qui occupait la rue.

Décidant que tout ceci ne le concernait plus, il redescendit par la face opposée de l’habitation sur laquelle il était monté. Il atterrit en silence à quelques mètres derrière l’homme qui l’avait repéré un peu plus tôt. Il était intrigué. C’était la première fois qu’il le voyait dans les rues de Travsa. De plus, quelque chose dans son attitude le dérangeait. Pas qu’il avait peur ou quoique ce soit dans ce genre, simplement son instinct lui soufflait que cet homme avec son large sourire n’était pas ce qu’il paraissait être. Décidemment cette rencontre était très intéressante.


- Tu as apprécié le spectacle j’espère, dit-il tout en restant dans l’ombre, sa capuche toujours baissée masquant une bonne partie de son visage.

Lorsque l’autre se retourna il lui lança la bourse qu’il venait de voler.

- Tiens, ceci est à toi.

Il n’ajouta rien d’autre. Toute explication aurait été superflue. D’ailleurs il se demandait bien ce qu’il était en train de faire. Cela ne lui ressemblait pas d’adresser spontanément la parole à un inconnu. Quelques phrases lui traversèrent l’esprit comme "Qu’est-ce que tu fais là ? Je ne t’ai encore jamais vu" ou encore "Qui es-tu ?" et sous-entendu, pour être capable de me suivre du regard. Cependant il n’ouvrit pas la bouche et se contenta de fixer l’homme qui se tenait en face de lui. Quelque chose était en train de grandir en lui, quelque chose qu’il n’arrivait pas à déterminer et qui ne lui plaisait pas. Il lui fallait mettre fin à ça et s’éloigner de cet inconnu avec son sourire trop grand mais si magnifique et éblouissant.

Wil soupira. Décidemment il devait être fatigué pour avoir de telles pensées. Il fallait qu’il se repose. Il jeta un dernier regard à l’inconnu et s’élança sur la façade d’une maison. Prenant appui avec son pied sur une minuscule prise, il sauta et attrapa d’une main le rebord d’une fenêtre environ trois mètres plus haut, y ramena ses pieds et finalement disparu. Il lui avait fallu moins de trois secondes pour escalader ce mur et cela ne l’avait même pas fatigué. Il aurait été capable de refaire ces mouvements des centaines de fois avant de sentir le moindre tiraillement dans ses muscles.

Wilwarin s’éloigna sans un regard en arrière. Sautant de toit en toit, il trouva finalement une taverne discrète plus loin dans l’avenue Travesia et s’y installa pour déguster une boisson fraiche et alcoolisée bien sûr, tout en regardant passer les gens à travers les petites fenêtres crasseuses de l’établissement.
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Kyogi Kaname

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MessageSujet: Re: Une place animée   Une place animée Icon_minitimeJeu 14 Avr - 22:26

Juste avant, il criait le nom de son frère, à travers la foule au milieu d'une grande place, l'instant d'après, il était au sol, dans une sombre petite ruelle, la voix enrouée, le corps endolori. Avait-il rêvé les retrouvailles avec son frère? Non, non il ne pouvait avoir rêvé de ça? Son frère était en vie, en vie mais prisonnier, jouet d'un noble bien gras! ...Mais, pourquoi ne l'avait-il pas sauvé déjà? Ah, oui, la panique dans la foule, les nuages noirs...Qu'est-ce que c'était d'ailleurs?

Il se leva et passa ses mains sur ses vêtements pour retirer la poussière. ensuite il regarda autour de lui. La ruelle était déserte mais quelques mètres plus loin, des rayons de soleil venaient percer l'obscurité ambiante et les échos de l'agitation humaine venaient se répercuter sur le murs de briques.

Kaname remonta sa capuche sur sa tête et se dirigea vers la lumière. L'agitation était bel et bien là. Ca bougeait dans tous les sens. certains vendaient, d'autres achetaient, beaucoup de discussions, quelques travaux ça et là. Kana alla fureter vers une place avoisinante où s'était installé un marché. Il chipa quelques vivres et alla s'installer dans un coin stratégique. Il passait inaperçu mais pouvait entendre plusieurs conversations. Il apprit ainsi que l'Edelen avait été presque entièrement ravagé par un cataclysme d'origine inconnue.

Il apprit aussi la construction des alentours de Travsa et la raison pour laquelle il s'était retrouvé dans une ruelle presque deux semaines après le drame. Il glana quelques informations sur le pensionnat Michinosekai avant de s'éclipser. Un petit tour dans une auberge qui offrait contre quelques services de cuisine ou de ménage le gite et le couvert. Il put ainsi prendre une bonne douche et même se faire un peu d'argent vu son efficacité. il put s'acheter de nouveau vêtement et s'entretenir tranquillement.

Après deux semaines, il était connu de tout le monde et de personne à la fois. En fait, c'était comme s'il faisait partit du décors, de temps à autre il filait un coup de main ou discutait ça et là, parfois il recevait quelques bien en guise de remerciement. Mais il ne vivait plus vraiment à l'auberge, il vivait, tranquillement. Et il le cherchait, son frère, et sa soeur. Tous les survivants allaient finir par arriver dans la ville.

Il vivait sa vie, seul. Une petite routine s'était même installée et finalement ce n'était pas si mal. Enfin, il était plutôt indifférent à tout ça en fait. Comme toujours depuis qu'il avait perdu sa famille.

Jamais il n'aurait penser pouvoir trouver quelque chose d'intéressant en se promenant sur l'avenue Travesia, et pourtant...

Il aperçut soudainement une silhouette se faufiler, invisible à toute autre personne, entre les véritables fantômes sans intérêts qui s'agglutinaient près des marchands.

Se demanda quel chemin allait emprunter la dite forme, kana arrêta sa procession et pencha la tête sur le côté avant de se décider à suivre la dite forme, curieux de savoir quelle destin elle comptait se tracer. La silhouette fut bousculée par le marchand, bien trop bruyant, bien trop ressemblant à celui qui avait tenu son frère en laisse...mais plutôt que de s'en préoccuper, l'ombre, brillante par sa singularité, continua son chemin, invisible, oubliée...mais pas par kana. Après quelques secondes, l'autre remarqua qu'il avait été repérer et il décida de changer ses plans en répondant au défis silencieux de kaname..."Seras-tu capable de devenir visible aussi bien que tu es invisible?"

Et visiblement Oui. Kaname chipa une grappe de raisin pour profiter du spectacle en se calant contre le montant d'une petite hutte qui abritait une marchande de tissu.

L'élémentaliste de lumière fut amusé par le comportement de l'inconnu. les fantômes n'ont pas de difficulté à se montrer aux banals humains, mais les humains, dont la seule caractéristique est d'être banal, effacés, vide d'esprit plus encore que ceux qui ont fait une croix sur le coeur, oui ces humains sont incapables de se montrer fantômes...et lui, qu'était-il?

Le voleur fila, semant sans problèmes les gardes empotés puis, quelques secondes plus tard, kaname put le sentir derrière lui. Il ne se tourna que lorsque la parole lui fut adressé mais n'ouvrit pas la bouche, se contentant d'afficher son habituel sourire. Il attrappa la bourse et la regarda sans changer d'expression. Quelques secondes plus tard l'autre n'était plus là.

Kaname haussa les épaules et alla se promener dans une rue adjacente pour acheter quelques huiles et quelques peaux pour nettoyer ses lames. Ensuite il retourna à l'auberge et s'arrêta quelques pas avant l'entrée. L'aura du jeune homme lui parvenait d'ici. Elle était très particulière car pleine de caractère...et donc reconnaissable. Il entra dans l'auberge par la porte de derrière.

- " Kyogi-kun, te voilà de retour. Ca fait longtemps."

- "L'odeur des draps fraîchement lavé me maquait Miss Jenna, et celle de vos macarons aussi." Il huma l'air " J'espère qu'il en restera un peu!"

L'aubergiste rit, les joues rouges. C'était affligeant de facilité. Flatter les autres, s'accorder leur faveurs...leur faire aimer une façade...

Kyogi se servit un verre et prépara un autre verre. Il laissa quelques pièces pour payer les consommation et s'approcha d'une table au fond, près de la fenêtre et pourtant bien cachée.

- "Je peux me joindre à vous. L'heure est au plaisir liquide et il n'y a déjà plus de place dans la salle."

Son sourire habituel, ses yeux presque fermés, plissés par son sourire, ses mèches blanches, lumineuses, retombant devant ses yeux alors qu'il se penchait légèrement.

Il déposa son verre, et un verre devant Wil avant de s'assoir. Il portant son regard vers l'extérieur, s'attardant plus sur les visages qu'il pensait pouvoir appartenir à son frère, sans pour autant vraiment regarder ce qu'il se tramait là dehors. Affligeant de banalité et de stupidité, il finit par se lasser et reposer ses yeux sur le mystérieux jeune homme.

- "Vous êtes arrivé ici depuis longtemps? Je ne vous ai jamais vu avant. Bien que, vu vos capacité, bien des gens ici ne doivent pas vous voir quand bien même vous leur passer à côté, mais moi, je sais que je ne vous ai pas vu...je m'en souviendrais."


Il avala une gorgée de son breuvage. Un liquide proche de la bière mais beaucoup plus onctueux et sucré.

- " J'espère que vous aimez? C'est la spécialité de Miss Jeena. Avec ses macaron à la vanille et au chocolat et un nappage de caramel pour accompagner, c'est quelque chose que je mangerais volontiers chaque jour."



Une nouvelle gorgée, puis Jeena apporta les fameux macarons, ne sachant plus à qui rougir devant ces deux très beaux hommes, puis elle s'éclipsa et Kaname reprit.

- "Mon nom est Kyogi. Et vous?"


Il ressortit la bourse, en core en partie pleine.

-" Magnifique prestation tout à l'heure. Je suis admiratif."

Il mordit le macaron à pleine dent et se lécha les lèvres pour savourer le caramel.

- "Vous êtes du genre nomade, vous savez où dormir cette nuit?"
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Wilwarin Elessarion

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MessageSujet: Re: Une place animée   Une place animée Icon_minitimeLun 17 Oct - 0:52

La taverne qu’avait choisie Wilwarin commençait à se remplir doucement. Il avait gardé sa capuche baissée, même lorsque l’aubergiste avait pris sa commande et l’avait servi avec un air plus que désapprobateur. Il s’en moquait. Son esprit s’était de nouveau tourné vers sa « quête ». Il plongea la main dans sa poche, touchant du bout des doigts son seul indice : un collier, trouvé il y a bien longtemps, le temps d’une autre vie. Il le connaissait par cœur. D’une facture un peu grossière, il avait la vague forme d’un crane, plutôt allongé, au sourire macabre et tourmenté, et aux orbites creusées et vides d’où semblait couler un liquide indéterminé. Un serpent sortait de la bouche, telle une langue, et s’enroulait autour du crane jusqu’à son sommet. L’ensemble était hideux et suintait la malfaisance.

Quelque chose détourna son attention de l’objet, mais il ne réussit à trouver en trouver la cause seulement lorsqu’il sentit la tension sur son esprit s’atténuer puis réapparaître peu après, à l’entrée de l’inconnu de la rue dans l’auberge. Il ne comprit pas exactement pourquoi ce dernier était passé par la porte de derrière. Croyait-il qu’il n’allait pas le remarquer ? Il repoussa ses questions et se mit à l’observer. Il avait l’air d’être un habitué de l’endroit et Wil n’approuva pas vraiment la façon dont il se comporta avec l’aubergiste. Il n’aimait pas feindre. De nature directe il disait généralement ce qu’il pensait au moment où il le pensait, même si la plupart du temps il ne parlait pas. Ainsi l’attitude de l’homme lui hérissait le poil même s’il comprenait partiellement la nécessité d’une telle chose. Il était quelque peu inquiet de l’aura qui émanait de l’autre, contradictoire avec son sourire éblouissant et merveilleusement beau… Wilwarin ferma son esprit à ces pensées. Cela lui rappelait trop de souvenirs auxquels il fallait mieux ne pas songer. De plus cela réveillait une partie de son être qu’il pensait avoir enfoui et il n’aimait pas le fait qu’elle soit toujours là.


- "Je peux me joindre à vous. L'heure est au plaisir liquide et il n'y a déjà plus de place dans la salle."

Bien qu’un peu perdu dans ses pensées, cette phrase ne le surprit pas, tout comme la présence de l’inconnu à ses côtés n’avait rien d’imprévu. Il avait depuis longtemps apprit à réfléchir tout en étant parfaitement conscient de tout ce qui l’entourait. Il était donc très difficile de le surprendre et pour être franc, jamais personne n’y était encore réellement parvenu. Il ne répondit pas à la question, se contentant de boire une gorgée de bière. Il le regarda prendre place et poser une boisson devant lui. Il ne fit aucun geste ni ne dit rien. Il appréciait certes le geste mais ne voulait rien accepter de lui. Après un moment, l’inconnu reprit la parole :

- "Vous êtes arrivé ici depuis longtemps? Je ne vous ai jamais vu avant. Bien que, vu vos capacité, bien des gens ici ne doivent pas vous voir quand bien même vous leur passer à côté, mais moi, je sais que je ne vous ai pas vu...je m'en souviendrais."

Wilwarin pris son temps pour répondre. En temps normal il n’aurait rien dit, méfiant par expérience. Cependant aujourd’hui quelque chose l’intriguait dans cet homme qu’il avait croisé et qu’en toute logique il n’aurait jamais dû revoir. Il y avait des millions de personnes à Travsa et la probabilité pour qu’ils se croisent deux fois dans la même journée était quasi nulle. Wil ne croyait en rien et surtout pas au destin. Indépendant dans l’âme et réfractaire à toute forme d’autorité, il était plus que révulsé à l’idée que son avenir puisse être dirigé par quelqu’un d’autre que lui. Cependant il ne pouvait nier que tout cela avait éveillé sa curiosité aussi il fit un effort pour fournir une réponse à l’inconnu.

- Cela fait environ un an que je suis à Travsa et pour ce qui est de se croiser, il y a plusieurs millier de personnes vivant dans cette ville.

Il s’arrêta là, ne voyant pas l’utilité de continuer à parler. Plutôt avare de parole, il n’aimait guère discuter plus que nécessaire et finissait donc rarement ses phrases ou ses raisonnements oraux, tant pis si son interlocuteur ne voyait pas ce qu’il voulait dire et où il voulait en venir.

- Et vous, depuis quand êtes-vous ici ? Finit-il par ajouter au bout d’un petit moment.

Il finit ensuite sa boisson, pris la chope déposée par Kaname mais ne but pas dedans. Il appréciait le geste même s’il n’en laissa rien paraître et demeura tout de même méfiant quant au contenu du verre. Il ne faisait confiance à personne et avait rapidement apprit au cours de ses quelques années de vagabondages qu’une négligence sur ce qu’il ingurgitait pouvait lui coûter la vie. Beaucoup de gens étaient prêt à ne tuer rien que pour lui prendre ses habits et même si un empoisonnement n’était pas à la portée du premier venu il ne voulait pas courir le risque.

Il apporta la chope au niveau de son nez et respira brièvement les effluves qui s’en échappaient. Il avait hérité du flair prodigieux de sa mère et sa vie vagabonde lui avait permis d’acquérir le savoir nécessaire pour éviter de se faire empoissonner avec ce qu’il pouvait avaler. Rassuré avec ce qu’il venait de sentir il se décida à boire une petite gorgée. Le liquide était doux et frais, peut-être un peu trop sucré à son goût mais il n’était pas difficile.


- " J'espère que vous aimez? C'est la spécialité de Miss Jeena. Avec ses macaron à la vanille et au chocolat et un nappage de caramel pour accompagner, c'est quelque chose que je mangerais volontiers chaque jour."

- En quoi le fait que j’aime ou non cette boisson pourrait-il avoir un quelconque effet sur vous ?

Wilwarin était de nouveau redevenu froid, s’il avait cessé de l’être à un moment. Il ne pouvait pas rester sans rien dire alors que tout dans l’homme qu’il avait face à lui criait à ses sens que ce n’était que mensonges et façade. Cependant, une autre partie de lui voulait en savoir plus sur cet inconnu, découvrir ce qu’il se cachait sous ce masque, et ce désir n’était pas lié au besoin de se protéger en connaissant cet ennemi potentiel car, aussi étrange que cela pouvait paraître, il ne le considérait pas comme tel.
Ce fut cependant sa seule réponse. Il n’aimait pas les questions, encore moins lorsqu’elles portaient sur lui.

L’aubergiste amena ensuite les macarons. Wilwarin fit à peine attention à elle. Elle ne l’intéressait pas. Trop banale.

- "Mon nom est Kyogi. Et vous?"


Nouvelle question, encore plus intime. Bon certes il n’était pas très difficile de faire plus intime mais Wil était comme ça, solitaire et un peu, voire beaucoup, asocial, aussi il se repliait très rapidement en devenant froid et désagréable devant un questionnement qui contenait plus de deux questions sur lui.

- Elessarion, s’entendit-il répondre.

Il n’avait pas spécialement voulu répondre, ou tout du moins son esprit n’avait pas voulu. Mais son cœur avait pris les commandes et la réponse était sortie toute seule. Il cacha cependant parfaitement son trouble et but une gorgée de sa boisson. L’inconnu qui maintenant n’en était plus vraiment un reprit la parole :


-" Magnifique prestation tout à l'heure. Je suis admiratif."

Wilwarin se permit un léger sourire, chargé d’ironie.


- Je ne pense pas.

En effet il doutait d’avoir pu impressionner quelqu’un qui l’avait repérer dans une foule dense en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Et surtout, il doutait que Kyogi puisse être réellement impressionné par quoique ce soit dans ce monde.

- Vous avez une étrange aura… Pourquoi souriez-vous tout le temps ?

Il n’arrivait pas à ne pas être intrigué. C’était plus fort que lui. Il regarda les macarons sur la table mais n’en prit aucun. Il n’était pas fan de tout ce qui était sucré. Il but de nouveau, vidant de moitié ce qu’il restait dans la chope. Il avait toujours eu une bonne descente.

- "Vous êtes du genre nomade, vous savez où dormir cette nuit?"

Cet homme le fascinait malgré lui. Il éprouvait quelque chose qu’il n’avait encore jamais ressenti ou tout du moins pas aussi puissamment. Cela lui rappelait une autre vie, il y a longtemps, une vie qui aujourd’hui n’existait plus que dans ses souvenirs enfouis volontairement. Il savait qu’il ne devait pas les réveiller mais la présence de Kyogi ne l’aidait pas vraiment, au contraire. Et là était tout le mystère : il ne savait pas pourquoi il désirait rester près de cet homme, ni pourquoi il s’apprêtait donc à répondre négativement à la question.

- Mes plans pour cette nuit ne sont pas encore arrêtés… Vous avez quelque chose à proposer ?
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Kyogi Kaname

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MessageSujet: Re: Une place animée   Une place animée Icon_minitimeDim 19 Aoû - 19:37

Kaname était intrigué par ce jeune homme. Il avait rarement vu un tel talent de camouflage et il se disait que le côtoyer allait le divertir un peu. Le divertir, voilà ce qu'il se disait, que ce n'était qu'un simple divertissement. En attendant de trouver son frère et sa soeur. Ce discret et talentueux personnage ferait un excellent passe-temps. Il n'y avait plus rien en dehors de Travsa, donc pas de route à parcourir ni de bandit pour se défouler. Kaname commençait à s'ennuyer. Sa rencontre avec ce jeune homme arrivait à point nommé. Mais il avait beau se répéter que ce n'était que l'hitoire d'un temps, qu'une façon de tuer l'ennuis, au fond de lui, il savait qu'en vérité, il était véritablement intrigué par le brun et étrangement incapable de résister à sa curiosité. Il était attiré et cachait son incapacité à résister derrière cette faible excuse de chercher un divertissement.

Il l'avait donc suivit jusque dans cette auberge qu'il connaissait bien. Avoir adopté certains traits de caractère de son frère lui avait permis de se faire connaître, juste assez pour obtenir quelque faveur sans que personne ne sache vraiment de qui il s'agit. Si d'aventure quelqu'un demandait à l'un des villageois de lui parler de Kana, il ne pourrait finalement, et à sa grande surprise, pas dire grand chose si ce n'est que c'est un garçon charmant, galant et toujours souriant. Le mot gentils ne viendrait même pas automatiquement car alors confronté à la mission de description, ils se rendraient compte que sa gentillesse était étrange et que la feinte était une vilaine renard qui l'accompagnait toujours sous sa cape.

Après avoir chaudement salué la gérante, Kaname se dirigea sans hésitation vers la table qu'occupait le garçon rencontré peu auparavant. Il demanda à partager la table avec son étrange courtoisie quelque peu maniérée. Il n'était pas venu les mains vide, apportant bière et pâtisseries. Le blanc prit de nouveau la parole. Vraisemblablement, en la compagnie du brun se serait souvent ainsi. Il le questionna sur son arrivée. Il était donc là depuis plus longtemps que Kaname. Sa remarque sur la population était tout à fait juste. Et comme il s'arrêta là, kaname comprit que ce divertissement allait être tout à fait amusant. Cet homme ne semblait pas du genre à se livrer facilement. Un petit cachottier qui éveillait une curiosité que kaname croyait disparue à jamais.

La question lui fut retournée. A la différence de Wilwarin, Kaname parlait beaucoup, mais étrangement il ne révélait rien.

- "Quelques semaines seulement. Ne trouvez-vous pas que cette ville est incroyable? Chaque jour je découvre un nouveau quartier. Tous les habitants sont gentils et serviables. La nourriture est bonne et le temps clément. A croire que cet endroit, dernier rempart pour l'humanité, est un vrai petit Paradis."

Il ne mentait pas, mais bien des gens aurait compris par là qu'il était heureux de vivre ici. Or il n'en était rien. Kaname n'avait aucunement l'intention d'aller au Paradis. Il voulait juste retrouver son frère et sa soeur. Le reste n'avait pas d'importance.

Le brun venait de finir sa boisson quand Kana termina sa tirade. Le blanc le vit tester à l'odorat le contenu de la chope. Voilà quelqu'un de prévoyant. Puis lorsqu'il le vit goûter, l'elfe brisa à nouveau le silence pour parler de ces délicieux assortiments dont il raffolait, demandant à son vis-à-vis si la boisson lui plaisait. La réponse fut froide, mais l'expression de Kaname ne changea pas d'un yota.

- "Absolument en rien, vous avez raison. C'est une simple question de courtoisie qui me permettra néanmoins de savoir quoi vous offrir à boire la prochaine fois que nos chemins se croiseront.


Lorsque les macarons furent amenés, Kaname se présenta, enfin il donna le nom qu'il donnait à tous. Kyogi. Son véritable nom était Masshiro. Il interrogea l'étrange brun sur son propre nom. Le visage froid et la mine sombre du jeune homme menait à croire que la conversation allait s'arrêter là sans que Kana ait obtenu une réponse. Il n'en fut rien pourtant puisque le mot Elessarion fut prononcé.

- " C'est un nom qui sonne bien." commenta le blanc avant de complimenter ce Elessarion sur sa prestation

Mais visiblement le voleur brun n'était pas dupe. Une remarque simple, courte mais plutôt explicite aux yeux de celui qui savait si bien jouer avec les mots. Il n'était pas réellement impressionné en effet, mais il pouvait reconnaître le talent du garçon. Rare étaient ceux qui pouvaient se vanter de posséder de telles capacité. Mais c'était vrai, il n'était pas impressionné.

Une autre question lui fut alors posée. S'il avait l'habitude qu'on lui demande pourquoi il arborait toujours ce sourire, c'était probablement la première fois qu'elle lui était posé sur ce ton. Comme un réel intérêt incontrôlé et non un reproche sur le sourire effrayant après quelques temps, de l'elfe blanc.

- "En voilà une question bien indiscrète. "

Une question qui avait plusieurs réponses en fait. La véritable, c'était qu'il en avait fait la promesse à sa mère, la seconde, toute aussi vraie maintenant, c'est qu'il ne connaissait plus aucune autre expression, la troisième qu'il avait apprise durant ses voyage, c'est qu'on obtenait tout ce que l'on désirait avec un sourire.

Il se pencha et parla comme s'il faisait une confession

- "Quand je souris j'ai des macarons gratuits!"

Après cela, Kyogi demanda au nomade s'il avait un toit pour la nuit. Il ne s'attendait pas à recevoir une telle réponse, et il n'hésita pas à sauter sur l'occasion.

- "La gérante ici est un peu trop curieuse. J'ai une chambre bien situé au Sud-Est de la ville, je vous propose de vous loger cette nuit, pour vous remercier du divertissement de tout à l'heure."

Les verres vides, Kaname se leva et sans un mot prit la direction de la sortie, laissant Elessarion le suivre. Il l'emmena jusqu'à l'auberge où il logeait depuis quelques jours...Sa chambre n'était pas particulièrment grande, mais elle était simple et sufisamment bien agencée et meublée pour Kyogi.

- Faites comme chez vous
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